Zéphirin Diabré sur la gouvernance : « Ils ont pris le pouvoir, ils ne pensaient qu’aux privilèges »

Publié le dimanche 12 mai 2019 à 23h00min

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Zéphirin Diabré sur la gouvernance : « Ils ont pris le pouvoir, ils ne pensaient qu’aux privilèges »

La direction politique nationale de l’Union pour le progrès et le changement (UPC) poursuit sa tournée nationale à travers les provinces du pays. Ce dimanche, 12 mai 2019, l’équipe était dans la province du Kourwéogo, dans la région du Plateau central, après avoir visité, la veille, l’Oubritenga dans la même région.

C’est le président de l’UPC, Zéphirin Diabré, lui-même, qui a conduit la forte délégation en cette journée dominicale à Boussé, chef-lieu de la province du Kourwéogo, point de ralliement des responsables locaux du parti. Cette rencontre entre dans le cadre de la tournée générale entamée en février 2019 et qui doit conduire l’UPC dans les 45 provinces du pays, situent les responsables du parti.

« Ce ne sont pas des meetings que nous organisons à ce stade ; ce sont des rencontres avec les structures du parti, lesquelles vont des villages à la province en passant par la commune, en termes de comités de base, de sous-sections et sections. Ici, il s’agit essentiellement des responsables des sous-sections et de la section. C’est d’abord l’occasion pour nous de faire connaissance, parce que beaucoup d’entre eux ont été élus ou désignés à la faveur du congrès que nous avons tenu l’an passé et qui avait commandé le renouvellement des structures, et l’occasion pour eux aussi de faire connaissance de la direction du parti qui est une nouvelle direction issue du même congrès », détaille Zéphirin Diabré. Moment propice donc pour échanger sur la vie du parti dans la province, les enjeux, les difficultés ainsi que les voies et moyens de préparer les échéances de 2020. « C’est une revue des troupes », résume le président du parti, Zéphirin Diabré.

À en croire le premier responsable de l’UPC, les localités déjà parcourues ont permis de s’assurer de l’existence et de la vitalité du parti. « En matière de combat politique, disposer d’une infrastructure est la première des conditions pour pouvoir avoir une action sur le terrain », estime M. Diabré, pour qui ces échanges devront permettre d’apporter également des solutions aux défis qui se posent au parti dans ces localités.

En outre, confie la délégation, la tournée donne aussi l’occasion d’échanger sur la vie du pays. « Et là, je dois dire qu’on enregistre un grand découragement de la part de tous ceux que nous rencontrons (qu’ils soient militants ou pas), au regard de la manière dont notre pays est en train d’être dirigé », rapporte Zéphirin Diabré, rappelant qu’en 2015, il y avait un fort espoir que le MPP, collaborateur de Blaise Compaoré pendant plus de deux décennies, serait, avec ses alliés, à la hauteur des attentes des Burkinabè.

« Comme en plus, ils avaient été avec nous (même si c’est tardivement) à la Place de la nation comme insurgés, beaucoup de gens pensaient que les valeurs que nous avons défendues seraient mieux défendues. Malheureusement, sur tous les fronts, c’est la déception, à commencer par celui de la sécurité. (…). Ils ont pris le pouvoir, ils ne pensaient qu’aux privilèges, ils ne savaient pas que le pouvoir, c’est une responsabilité, du travail », regrette-t-il.

Pour M. Diabré, cette situation « implique une grande responsabilité pour l’UPC, seul grand parti qui n’a pas encore gouverné ».
C’est aussi ce regard mitigé qu’ont exprimé les responsables locaux du parti qui affirment que le pouvoir actuel a échoué en matière de gestion du pays. Pour eux, l’espoir placé en 2015 aux dirigeants actuels a été déçu. C’est pourquoi, de leur avis, les Burkinabè se doivent maintenant de se mobiliser en 2020 pour « remercier » le pouvoir de Roch Kaboré.

OHL
Lefaso.net

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