Ecole de qualité amie des enfants : A Bouglem, la pédagogie active a mis fin aux châtiments corporels

Publié le vendredi 11 mars 2016 à 12h12min

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Ecole de qualité amie des enfants : A Bouglem, la pédagogie active a mis fin aux châtiments corporels

Pour l’avant-dernière étape de leur tournée dans les localités de mise en œuvre de la stratégie de scolarisation accélérée/passerelle (SSA/P), la délégation sénégalaise était du 9 au 10 mars 2016 dans la province du Ganzourgou. Tout comme à Bouglem, la délégation a visité les centres à passerelle et échangé avec les communautés de Santi, de Songonkieme et de Zomnogo. Des animateurs aux superviseurs en passant par les apprenants, tous ont reçu les encouragements des visiteurs visiblement satisfaits de leurs efforts et engagement.

Le marathon continue pour les neuf membres de la délégation sénégalaise accompagnée de l’équipe du ministère de l’éducation nationale et de l’alphabétisation (MENA) et de celle de l’UNICEF. Après le Sanmatenga, puis le Namentenga, la mission a déposé ses valises dans le Ganzourgou. Dans cette province, la fondation pour le développement communautaire (FDC) et l’association nationale de la traduction de la Bible et de l’alphabétisation (ANTBA) y ont respectivement ouvert 18 et 10 centres à passerelle grâce à l’appui financier de l’UNICEF.

Faire de l’école, l’amie des élèves

C’est en 2009 que l’école de Bouglem, localité située à quelques kilomètres de Zorgho, a ouvert ses portes. Au départ, nous rappelle son directeur Tampouraogo A. Sawadogo, le recrutement des élèves était biennal mais depuis la normalisation de l’école par l’UNICEF, ce temple de savoir accueille tous les ans de nouveaux élèves dans des bâtiments encore rutilants. Il s’agit d’une école de qualité amie des enfants (EQAmE) car on y retrouve toutes les commodités pour l’apprentissage : des salles spacieuses et dans lesquelles les enfants sont à l’aise, un forage, des toilettes, une plateforme de l’éducation routière et l’école « Bisongo  » destinée aux enfants en bas âge.

A Bouglem également, la pédagogie active consistant à travailler autour des intérêts de l’enfant, a pris le pas sur les châtiments corporels. Désormais, l’enseignant a une casquette d’animateur afin de susciter aux élèves le désir d’apprendre par eux-mêmes. L’une des caractéristiques de cette EQAmE, c’est la présence d’une classe à passerelle abritant 21 élèves dont 5 enfants déscolarisés. Pour le directeur, c’est une satisfaction pour le village de voir ses enfants bénéficier d’une nouvelle chance, et les enseignants « sont prêts à tout faire pour mettre les conditions nécessaires pour la réussite de ce centre-là ».

Promesse de fréquenter le « Bisongo  »

Au cours des échanges avec la communauté, il ressort qu’en dépit de leur engagement, l’école « Bisongo  » n’a jusque-là aucun pensionnaire. Qu’est-ce qui coince ? De l’avis des populations, la scolarité est très « salée  », coûte plus chère que celle de l’école formelle et les enfants n’y vont que pour jouer. Pour sa part, Georges Kafando, a invité ses interlocuteurs à s’approprier le joyau car il a été construit pour alléger les peines de l’autre moitié du ciel, obligée de trainer ses enfants pour les travaux ménagers, champêtres, etc. L’appel a été entendu et le chef du village a fait la promesse que l’année prochaine, le « Bisongo  » sera fortement fréquenté.

Augustin Yaméogo, l’animateur modèle

L’autre étape qui a émerveillé la délégation sénégalaise, c’est celle de Santi dans la commune de Kogho. Là, se trouve un animateur exemplaire du nom de Augustin Yaméogo. La mission est restée stupéfaite face aux performances pédagogiques de cet homme venu à l’école par vocation et qui cultive une certaine proximité avec les élèves. « La collaboration avec les élèves au centre à passerelle se passe bien et les parents d’élèves m’appuient en tout », a-t-il souligné. Au début, confie l’animateur, ce n’était pas une tâche aisée car « pour mettre sur les rails de l’éducation un enfant habitué à faire la chasse aux margouillats et aux oiseaux, c’est un peu difficile ».

Mais Augustin Yaméogo, en deux mois, a réussi à motiver les enfants à aimer l’école. Son secret, confie-t-il, demeure la patience et la disponibilité. Cette même disponibilité lui a été accordée par la communauté qui n’hésite pas à venir à ses petits soins en lui apportant des vivres à travers un comité de gestion de six membres mis en place. « Certes, nous sommes dans l’ignorance mais nous mettons les bouchées doubles pour l’éducation de nos enfants », a soutenu un habitant du village.

Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net

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