Respect des droits de la femme : Bientôt une réalité dans la région du plateau central

Publié le lundi 21 décembre 2015 à 09h11min

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Respect des droits de la  femme : Bientôt une réalité dans la région du plateau central

Désormais, dans la région du plateau central, il ne sera plus question de mutilations génitales féminines (MGF), ni de mariage d’enfants. Et cela, ce sont 40 villages de ladite région, qui ont déclaré publiquement le jeudi 17 décembre 2015, abandonner ces pratiques qui constituent une violation des droits humains fondamentaux de la femme et de la jeune fille. La cérémonie de déclaration publique a eu lieu à Goabga, commune rurale de la province du Kourweogo.

Par cette journée intitulée « Mobilisation communautaire pour la promotion, la protection des droits de l’enfant et de la femme : accélérer l’abandon de l’excision et du mariage des enfants dans la région du plateau central », les populations ont marqué leur engagement à éradiquer les fléaux de l’excision et du mariage des enfants.
Et si depuis des années, l’atteinte de « la tolérance zéro » est un objectif du gouvernement burkinabè, l’abandon total des pratiques discriminatoires à l’endroit de la jeune fille, telles que la déscolarisation et le mariage précoce, ne sont pas en reste. Raison pour laquelle, de l’avis d’Adèle Lucie Ouédraogo, préfet de Niou, l’acte de ce jour est à saluer.

A cet effet, il faudrait reconnaître les mérites des partenaires techniques et financiers, de certaines structures de lutte comme l’UNICEF et le Groupe d’appui en santé, communication et développement (GASCODE). « Je félicite GASCODE qui, avec l’appui de l’UNICEF, a abouti à cette issue heureuse de l’acte courageux d’abandon de la pratique de l’excision et des mariages d’enfants de quarante villages », a signifié le préfet de Niou.

Felicité Bassolet, vice-présidente de l’association GASCODE quant à elle, précise que cette issue heureuse est l’aboutissement d’un projet débuté en 2013. « Nous avons d’abord pris attache avec les directions provinciales de l’action sociale pour l’identification de 40 villages dans 9 communes ». Puis, suivirent des actions comme le plaidoyer auprès des autorités coutumières, religieuses et administratives dans le but d’obtenir leur soutien, une série de formations holistiques évoquant des thèmes intégrés. Après cela, poursuit-elle, « il y a eu des activités de sensibilisation sur le terrain comme les causeries débats au niveau des villages et des chefs-lieux des communes ».

Pour le secrétaire général de la région du plateau central, Ouédraogo Kibsa Antoine, l’acte de ce jour symbolise que le gouvernement burkinabè est sur la bonne voie. Toutefois, il dit déplorer que ces pratiques soient toujours une réalité dans sa région. « Nos mères, nos sœurs et nos filles sont toujours victimes de cette pratique qui porte atteinte à l’intégrité physique de la femme » a-t-il regretté. En effet, 3 cas enregistrés récemment dans la région font état d’une fille de 13 ans dans un état critique et d’une autre de 18 mois qui a perdu la vie. Ainsi, le SG de la région soutient qu’il faudrait tenir compte de la coordination des actions pour un abandon collectif de cette pratique ancrée dans les valeurs culturelles et religieuses.
La cérémonie a pris fin par les déclarations des femmes, des hommes, des différentes communautés religieuses et d’anciennes exciseuses qui ont pris particulièrement l’engagement d’abandonner cette pratique néfaste, en enterrant leurs outils de travail.

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

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