Assèchement du barrage de Loumbila : L’Agence de l’eau du Nakanbé appelle au secours

Publié le mardi 24 avril 2018 à 00h03min

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Assèchement du barrage de Loumbila : L’Agence de l’eau du Nakanbé appelle au secours

L’Agence de l’eau du Nakanbé a organisé, le jeudi 12 avril 2018 à Ziniaré, un atelier bilan sur la mise en œuvre des recommandations de la feuille de route de la gestion durable du barrage de Loumbila élaborée en mai 2012.

L’atelier a débuté par une visite de terrain du barrage de Loumbila afin de constater l’état critique dans lequel il se trouve. Ainsi, les corps constitués de la région du Plateau central et les différents usagers du barrage de Loumbila avec à leur tête madame le Gouverneur du Plateau central, Nana Fatoumata Benon/Yatassaye ont pris d’assaut dans la matinée du jeudi 12 avril 2018, les rives du barrage de Loumbila. Ils ont pu constater l’état d’assèchement et de dégradation de cette retenue d’eau. Le constat est amer.

« Le barrage de Loumbila est le condensé de tous les problèmes de gestion des plans d’eau de notre espace de compétence » a résumé le Directeur général de l’Agence de l’eau du Nakanbé, Ghislain Anselme Kaboré après la visite de terrain. Madame le Gouverneur ne s’en revient pas. La visite, a-t-elle souligné, « nous a permis de constater que le barrage subit de fortes pressions anthropiques. Il s’agit entre autres de l’occupation des berges et de la cuvette par les maraîchers, l’usage incontrôlé de produits chimiques entrainant une pollution progressive de la retenue d’eau et une disparition du potentiel halieutique, la spéculation foncière autour de la retenue et dans la cuvette du barrage, le prélèvement clandestin de l’eau pour les travaux de génie civil, des activités agricoles et d’élevages ».

L’ensemble de ces activités dans et autour du barrage, confie Ghislain Anselme Kaboré, est très dangereux pour la survie du barrage. « La conséquence immédiate est l’envasement qui occasionne la diminution de la capacité de stockage du barrage qui peut aboutir à une disparition totale du barrage » a-t-il expliqué. Les maraichers eux disent être conscients que leurs activités ont des conséquences néfastes certaines sur le barrage mais s’arc-boutent à dire n’avoir pas d’autres solutions pour la quête de leur pitance.

41% des 29 recommandations réalisées.

A l’issue de la visite de terrain, tous sont unanimes. Il faut agir nécessairement pour sauver le barrage de Loumbila. C’est ainsi qu’ils sont repartis sur Ziniaré pour, dans le cadre d’un atelier, dresser le bilan de la mise en œuvre des recommandations de la feuille de route pour la gestion durable du barrage de Loumbila élaborée en 2012. Après six ans de mise en œuvre, le bilan de mi-parcours fait ressortir que 41/% des 29 recommandations ont été réalisés. En vue de la poursuite de la mise en œuvre, les participants ont actualisé la feuille de route.

Selon madame le Gouverneur du plateau central, Nana Fatoumata Benon/Yatassaye les recommandations phares assorties de l’atelier sont entre autres la mise en place d’un comité cosmopolite de gestion du barrage composé des usagers, des services techniques et des collectivités locales, l’actualisation du recensement de l’ensemble des usagers qui doivent être délocalisés, trouver un endroit où les installer avec des puits maraîchers pour leur permettre de poursuivre leurs activités, construire un canal en amont du barrage pour que la question de prélèvement anarchique et clandestin d’eau soit résolu, mener des actions de desenvasement afin que le barrage soit à mesure de stocker les 42 millions de m3 d’eau correspondant à sa capacité réelle.

Les services techniques régionaux et la mairie de Loumbila ont été fortement sollicités pour le portage des activités retenues pour la gestion durable du barrage de Loumbila.

Ibrahima TRAORE
Lefaso.net.

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