Mise en œuvre du PNDES dans le Kourweogo : Le député Kouama Raphael sollicite les ‘’bonnets rouges’’

Publié le jeudi 18 mai 2017 à 23h09min

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Mise en œuvre du PNDES dans le Kourweogo : Le député Kouama Raphael sollicite les ‘’bonnets rouges’’

Le député Kouama Raphael a invité les chefs coutumiers et traditionnels de la province du Kourwéogo le 14 mai 2017 à Boussé. Il a été question de parler du développement de la province et surtout du rôle de ces leaders d’opinion dans la mise en œuvre du Plan national de développement économique et social (PNDES). L’initiateur de la rencontre s’est dit convaincu que la réussite des différents projets prévus dans ce référentiel de développement passe aussi par l’implication des ‘’bonnets rouges’’.

Le représentant de la province du Kourwéogo à l’Assemblée nationale est convaincu que la mise en œuvre du Plan national de développement économique et social (PNDES) ne peut être une réalité, sans l’implication des chefs traditionnels et coutumiers. Malgré le ‘’pouvoir du blanc’’, ces derniers sont incontournables pour la réussite de toute action de développement dans les villes et compagnes. « L’idée c’est que les chefs comprennent le PNDES, se mobilisent pour que dans le Kourwéogo, ce qui est prévu puisse se réaliser », a expliqué le député Kouama Raphael.

En invitant les chefs traditionnels ce 14 mai, il a donc voulu partager avec eux les grandes lignes du PNDES. Pour ce faire, deux communications ont été faites. La première a été animée par le Dr Patrice Kouraogo, enseignant chercheur au Centre national de recherche scientifique et technologique (CNRST), récemment nommé conseiller spécial du Président du Faso. Il a entretenu son auditoire autour du thème, « Rôle et place de la chefferie traditionnelle pour une mise en œuvre réussie du PNDES ».

Pour le conférencier, les chefs religieux et coutumiers ont une part contributive dans la réalisation de ce plan quinquennal. D’abord à travers leur rôle de garants de la paix et de la cohésion sociale, sans quoi aucun développement n’est envisageable. Le premier élément pour la réussite de ce plan, c’est la paix et la cohésion. Les chefs qui sont des leaders d’opinion agissent souvent en amortisseurs de tensions sociales. Dr Patrice Kouraogo a pris l’exemple du rôle joué par le Mogho Naba durant les crises que le pays a traversées en 2014 avec l’insurrection population et en 2015 avec le coup d’Etat.

Les chefs peuvent également accompagner la mise en œuvre du PNDES à travers l’accompagnement des élus et autres acteurs de l’administration locale, pour qu’autour de chaque projet qui doit être réalisé, dans chaque commune et village, il y ait consensus. « …souvent le choix de certains sites qui doivent accueillir des infrastructures peut poser des problèmes. Le chef est là pour apaiser, servir de médiateur en cas de conflit entre les parties », a indiqué le conférencier. Pour le chercheur, le chef est celui qui rassemble, au-delà des clivages politiques et religieux, son action étant orientée seulement pour le bien-être de sa communauté.

« On consulte pour savoir comment faire participer les femmes, les commerçants, les jeunes…les chefs sont des acteurs de proximité. Venir les rencontrer, demander leur adhésion, contribution et participation, c’est important et on gagne… », a poursuivi le conseiller spécial du chef de l’Etat pour qui, une fois que les chefs prennent connaissance du PNDES et de son importance, il seront des relais pour sa mise en œuvre, toute chose qui contribuera au développement de leur commune, province et partant du Burkina Faso.

La seconde communication a été donnée par Salfo Kabore Directeur des cultes et de la chefferie coutumière au ministère de l’administration territoriale. Le communicateur a montré le rôle de la chefferie traditionnelle dans l’histoire politique du Burkina. De la dislocation de la haute Volta, à sa réunification, en passant par le prolongement du chemin de fer jusqu’à la capitale.

Oui mais…

A l’unisson, les chefscoutumiers et traditionnels ont salué cette initiative du député Kouama Raphael. Ils ont pris l’engagement de suivre pas à pas ce qui est prévu dans leurs villages, communes, et province dans le cadre du PNDES. Assurer le suivi de la mise en œuvre des activités auprès des maires, hauts commissaires…

Dans un dialogue direct, et sans tabou, ils ont exprimé leurs attentes vis-à-vis des autorités. Certains ont dénoncé « l’ingratitude des différents gouvernants envers les chefs coutumiers » qui les bernent avec des discours flatteurs à certaines occasions.
Pour d’autres, c’est généralement quand ça chauffe que les politiciens viennent vers eux. « On ne peut pas être un mauvais maçon, un piètre charpentier et quand la maison brule, on vous appelle pour éteindre le feu », a caricaturé un autre.

La préoccupation majeure exprimée, c’est la constitutionnalisation de la chefferie traditionnelle, comme cela est le cas dans certains pays de la sous-région. Et surtout un accompagnement des autorités qui leur permette de mener des activités, en vue d’être autonomes.

Les deux conférenciers ont promis de porter certaines doléances qui relèvent de leurs domaines aux autorités compétentes. « Rien ne sert de rencontrer les chefs, écouter leurs doléances et aller se croiser les bras », a dit pour sa part l’initiateur de la rencontre. Le député Kouama Raphael a ainsi rassuré qu’une suite sera donnée à la rencontre.

Ce sont près de 100 chefs coutumiers et traditionnels qui ont pris part à la rencontre.

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net

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